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JOCASTE REINE
de
Nancy Huston
Mise en scène
Laurence Renn Penel
avec
Hélène Alexandridis
Gabrielle Jéru
Christine Pignet
Marc Ségala
Alexandre Zambeaux
(distribution en cours)
Sénographie
Thierry Grand
Musique
Frédéric Gastard
Costumes
Cidalia Da Costa
EN PROJET
Dans une THÈBES décimée par la peste, JOCASTE, aidée par EUDOXIA, sa nourrice, tente de soigner les thébains de ce fléau.
Nous sommes à l’intérieur du palais, dans la sphère familiale, douce et heureuse. JOCASTE forme un couple idéal avec OEDIPE, après 20 ans de mariage. Elle chérit, bienveillante, ses deux filles, ANTIGONE et ISMÈNE, les accompagnant dans leur adolescence.
Les plaintes des pestiférés viennent troubler cette famille unie et comblée. Petit à petit les plaintes sont de plus en plus présentes. La peste emporte Eudoxia, pénétrant ainsi dans le palais, puis de plus en plus oppressante, elle devient peste "psychologique" submergeant cette famille pour l’accompagner dans sa chute.
La pièce dénonce la facilité avec laquelle l’être humain s’en remet aux vendeurs d’explications (pythie, cartomanciennes, voyantes ...), par difficulté ou par peur d’assumer ses responsabilités. Quand Œdipe recherche le meurtrier de Laïos parce que la pythie a dit que seul son châtiment libèrerait la ville de la peste, Jocaste défie les dieux, lui rétorquant que l’assainissement de la ville, le soin aux malades et la chasse aux rats seraient plus efficaces.
Une Jocaste lucide, amoureuse, mais pas aveugle. Une Jocaste qui refuse les modèles imposés, qui assume son amour, sa maternité, sa sexualité.
Narrateur de l’action, un coryphée, qui confond Delphes et Vienne, sert d’intermédiaire entre le public et la scène, entre le présent et le passé, soulève avec humour les incohérences de cette intrigue.
Œdipe est invité à s'interroger sur lui-même et à se connaître, à pratiquer la maxime du « Connais-toi toi-même » inscrite sur le fronton du temple « de Vienne, s’cuse de Delphes » dit le Choryphée
Cette connaissance passe par l'expérience des limites, la pratique des tabous que sont le meurtre du père et l'inceste avec la mère. Elle prend une dimension dramatique, psychologique et morale. L'énigme elle-même n'est pas rapportée : elle est mise en scène à travers les découvertes que fait Oedipe sur son propre passé et sur lui-même. Elle correspond à un passage symbolique de l'ignorance à la connaissance, que Freud analysera comme une émergence de l'inconscient à la conscience. Et elle pose le problème de la responsabilité d’Oedipe : auteur de crimes contre les lois sociales et morales, commis autrefois sans le savoir, est-il réellement coupable ?
La musique composée par Frédéric GASTARD, sera présente tout au long du spectacle. Elle figurera un voyage intérieur, pour entrainer le spectateur dans une sorte de transe à la manière d’un Rock psychédélique et onirique, avec des tonalités orientales.
Elle sera caractérisée par une construction rythmique hypnotiqu
e, des mélodies répétitives et pénétrantes, des solos instrumentaux longs et tortueux, avec des effets sonores disparates pour symboliser la peste.
Laurence RENN PENEL